AGRICULTURE ET ALIMENTATION
VISION
En 2050, la nouvelle révolution agricole est largement entamée. L’agriculture permet de nourrir l’ensemble de la population ici et ailleurs avec une alimentation de qualité, tout en produisant mieux grâce à notre rapport à la terre et à la nature qui est passé d’une approche de domination et d’exploitation basée sur la chimie éradicatrice à une logique de gestion d’écosystèmes cultivés. Le développement de modes de production en partenariat avec la nature permet de préserver la qualité de l’environnement, restaurer la biodiversité, développer de l’emploi dans la production et la transformation, et renforcer des activités diversifiées en milieu rural tout en créant de la valeur ajoutée. Le recours à la chimie de synthèse est marginal au profit des processus agroécologiques largement inspirés de l’agriculture biologique. Cette mutation aura rendu l’agriculture et notre société plus résilientes face aux fluctuations du marché mondial et aux dérèglements climatiques et permettra aux agriculteurs de vivre de leur production agricole.
Pour aider à cette transition, un cadre politique fort soutient l’agriculture biologique et le développement d’alternatives à l’agriculture chimique. Il garantit et protège l’accès des agriculteurs à la terre.
L’utilisation de terres agricoles pour la culture de biocarburants est limitée et soumise à des critères stricts de durabilité : elle est réduite par rapport à son niveau de 2020 pour ne plus être directement ou indirectement en concurrence avec la production alimentaire ou la conservation de la nature. Les panneaux photovoltaïques ont trouvé leur place sur les toitures agricoles mais pas dans les champs.
Afin de répondre aux enjeux de santé, de bien-être animal et d’environnement, la consommation de protéines animales a été réduite de moitié et la taille du cheptel ajustée.
Du point de vue des filières, la Wallonie a retrouvé une plus grande autonomie alimentaire grâce à un régime alimentaire plus équilibré, plus sobre et une réduction maximale du gaspillage alimentaire. Les systèmes alimentaires sont largement démocratisés et appréhendés de façon systémique grâce notamment à la mise en place de conseils de politiques alimentaires efficients sur le territoire wallon.
La qualité et les prix équitables des produits agricoles et alimentaires sont mis en évidence. Des informations claires et non ambiguës sur les aliments sains et durables sont garanties. Une offre large et abordable de nourriture durable est disponible et accessible à tous. Le gaspillage alimentaire est réduit au minimum.
MESURES PHARES
A) Soutenir l’agriculture qui collabore avec la Nature : au moins 30 % de surfaces en agriculture biologique en 2030 avec un maillage écologique restauré afin d’assurer la fonctionnalité de l’écosystème agricole.
B) Etablir des zones tampon, avec un couvert végétal permanent le long des zones résidentielles, des zones fréquentées, des aires protégées et des zones de protection de captage,
C) Développer, expérimenter, documenter, diffuser et rendre accessibles les pratiques qui permettent de travailler en partenariat avec la nature
D) Une organisation de producteurs à l’échelle du territoire wallon qui stimule et connecte l’offre et la demande pour les filières viandes bovines bio.
E) Donner la priorité à la fonction nourricière de la terre (plutôt qu’à des fins énergétiques) tout en préservant et restaurant la biodiversité ordinaire.
F) Améliorer la gouvernance alimentaire en soutenant le développement des Conseils de politique alimentaire (CPA) à différentes échelles de territoire.
G) Encourager la diminution de la consommation de viande vers les limites recommandées par l’OMS en excluant la viande issue d’élevage hors sol et industriel.
H) Evaluer le plan d’actions « REGAL » et ajuster les actions de manière à réduire le gaspillage alimentaire en Wallonie de 50% d’ici 2030
Chiffres clés
de nourriture par personne et par an finissent à la poubelle. 1/3 de ce gaspillage se fait à la production à cause du calibrage des fruits et légumes ; 1/3 se fait lors de l’industrialisation et de la commercialisation et 1/3 au niveau de la consommation dans les restaurants et à domicile (chiffres français)
Des belges mangent un repas végétarien au moins 3 fois par semaine. Ce chiffre augmente chaque année depuis 10 ans.
Des mangeurs de viande souhaitent réduire leur consommation à l’avenir
Des fermes wallonnes sont en agriculture biologique, soit 12,5 % de la surface agricole ! Ce nombre montre le succès et le potentiel de cette voie. Malheureusement, après avoir fait x4 en 20 ans, les chiffres stagnent ces dernières années pour de multiples raisons notamment par manque de débouchés stables et rémunérateurs.
Perte des effectifs des populations des oiseaux agricoles en Wallonie entre 1990 et 2021, due à la perte d’habitats et à l’utilisation généralisée de pesticides
Part de la mortalité humaine mondiale qui résulterait indirectement du déclin des pollinisateurs, à travers la perte de productivité et de l’appauvrissement du régime alimentaire qui y seraient liées.
DÉVELOPPEMENT DES MESURES
7.1 Soutenir une production agricole qui collabore avec la nature ici et ailleurs
Une transition progressive dans le respect de l’humain et de la nature Les obligations législatives que doivent remplir les exploitations agricoles sont régulièrement révisées pour
7.2 Développer des filières agro-alimentaire durables
Améliorer la gouvernance des systèmes agroalimentaires Les systèmes agroalimentaires actuels, du fait des multiples interactions qui les composent, sont très complexes et peu transparents. Une
7.3 Favoriser la consommation durable et l’accès pour tous à une alimentation de qualité
Promouvoir l’accès pour tous à une assiette plus équilibrée et moins transformée L’accès à une alimentation durable (issue de filières durables, riches en végétaux et