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6.7 Soutenir le développement d’une logistique durable

Repenser le tissu économique wallon pour réduire la demande en transport de marchandises

La relocalisation d’activités productives en Wallonie est importante non seulement pour stimuler l’activité et l’emploi mais également pour permettre le développement d’une offre de biens et services locaux, limitant ainsi les besoins en transport. Ainsi, nous recommandons de :

a) Relocaliser les activités économiques dans la logique du concept de « circuits courts ».

b) Adopter l’accessibilité, comme premier critère d’affectation de

terrains aux activités économiques, et utiliser à cette fin les outils cartographiques existants (réalisés par la CPDT, l’administration, etc.).

c) Entretenir efficacement les infrastructures de transport existantes, tous modes confondus, les inventorier, les valoriser (mise au gabarit des voies d’eau, par exemple) et mutualiser l’existant (raccordements industriels, routes, plateformes multimodales, etc.) avant d’envisager la création de nouvelles infrastructures.

Développer le transport fluvial

La Wallonie est traversée par deux fleuves et de nombreux canaux qui présentent un réel intérêt pour le transport de marchandise. Néanmoins, le transport fluvial reste encore sous-développé en Wallonie malgré son intérêt en termes d’émissions de gaz à effet de serre (une péniche ou une barge pouvant transporter bien plus de volume qu’un poids lourd). Il convient donc de valoriser au mieux cet atout. Pour cela, nous recommandons de :

a) Développer les ports autonomes wallons pour en faire des « extended gateways », de façon à réduire les derniers kilomètres nécessaires à la distribution par la route.

b) Instaurer des mesures de soutien, notamment fiscal, au transport fluvial : soutien à la transition vers des motorisations alternatives, soutien à la formation des bateliers, etc.

c) Réaliser et publier un inventaire des « terrains mouillés » (raccordés à la voie d’eau).

d) Réhabiliter les friches industrielles le long des fleuves dans l’optique d’une affectation prioritairement portuaire.

e) Implanter obligatoirement le long des fleuves les entreprises qui pourraient en faire usage.

Stimuler l’intermodalité

L’intermodalité, qui consiste en l’utilisation successive de plusieurs moyens de transports au cours d’un même trajet, est un vecteur important de transfert modal. Néanmoins, cette approche nécessite des opérations de transbordement qui peuvent augmenter significativement les coûts du transport. Elle impose également aux entreprises l’utilisation d’unités de transport intermodales, c’est à dire pouvant s’adapter à différents moyens de transport. Pour stimuler l’intermodalité, nous suggérons donc de :

a) Instaurer des mesures de soutien, notamment fiscal, au transport intermodal : soutien à l’acquisition d’unités de transport intermodales, soutien pour des projets pilotes de transfert modal, etc.

b) Stimuler le développement de solutions de chargement horizontal pour le fret ferroviaire dans les terminaux intermodaux wallons.

Maximiser le taux de remplissage des véhicules routiers

La capacité des véhicules routiers est souvent sous-utilisée. Une augmentation du taux de remplissage de ces véhicules permettrait de réduire le nombre de tonnes-kilomètres parcourus, et ainsi les émissions liées au transport routier. Pour cela, il est nécessaire à la fois de mettre en place des incitants forts pour encourager les transporteur·euse·s à optimiser leurs cargaisons et de mettre à disposition les infrastructures nécessaires à la consolidation des flux logistiques.

a) Relever les tarifs du prélèvement kilométrique des poids lourds conformément à ce qu’autorise la législation européenne (directive Eurovignette) pour en augmenter les effets sur la rationalisation des opérations de transport et utiliser une partie des recettes pour le développement des alternatives, à l’instar de ce qui est pratiqué en Suisse.

b) Promouvoir le concept de « slow logistics » qui questionne le principe du « delivery as fast as possible » et permet une meilleure massification des flux.

c) Soutenir le développement de centres de consolidation urbains aux abords des grandes villes wallonnes pour permettre une logistique du dernier kilomètre par vélo-cargo ou camionnette électrique.

d) Maîtriser la dispersion des micro-surfaces dédiées à la logistique routière (centres de distribution, zones d’activité économique favorisant l’accueil de sociétés de transport, dispositifs de transbordement route/route) implantées un peu partout sur le territoire wallon sans réflexion globale sur la multi- et l’intermodalité.