Poursuivre la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de la ville
Canopea soutient les recommandations émises dans l’avis d’initiative « Pour une véritable politique intégrée des villes» publié par le CESE Wallonie :
A) Dresser un bilan de l’outil Perspective de développement urbain (PDU) (cibler les interventions prioritaires sur les quartiers qui présentent des problèmes touchant plusieurs piliers du développement durable, répertorier les projets privés susceptibles de dynamiser les actions envisagées et de provoquer un effet levier intéressant, etc.) :
- pérenniser l’accompagnement des villes dans la rédaction de leur dossier ;
- Intégrer les points d’analyse suivants dans la rédaction des dossiers :
- liens entre le territoire communal visé et les communes avoisinantes ;
- liens entre la PDU et les différents schémas et outils mis en place au niveau communal ;
- évaluation de l’action publique, des actions mises en place ainsi que des moyens utilisés ;
B) Décloisonner le système d’octroi des subsides (faire des liens entre les budgets d’outils d’aménagement opérationnels et les enveloppes financières propres aux politiques de développement territorial et politiques de la ville) ;
C) Augmenter (et pérenniser ces augmentations) les budgets disponibles, améliorer leur visibilité et leur condition d’octroi (droit de tirage) ;
D) Octroyer prioritairement les budgets disponibles via les différents subsides et enveloppes budgétaires aux projets qui répondent aux différents critères suivants :
- Les projets les plus efficients et qui ont une grande capacité à répondre aux enjeux régionaux et communaux en matière de développement durable ;
- Les projets qui visent à renforcer l’attractivité du bâti existant et qui visent l’amélioration du cadre de vie des quartiers défavorisés, abîmés ou présentant des problèmes de salubrité et/ou de sécurité ;
- Les projets dont l’octroi d’une subvention aura un effet levier sur l’obtention d’autres financements, notamment privés, les projets de logements modulables, les projets présentant une diversité de logements (en nombre de chambres) adaptés à la diversité des formes familiales, les projets situés à proximité des transports en commun et les projets pour lesquels le montant de la subvention régionale est déterminant pour son aboutissement ;
- Dans le cadre de la perspective de développement urbain (PDU), les projets dont la faisabilité a déjà été analysée, et ce afin de garantir la mise en œuvre des ambitions fixées dans la PDU avant la fin de la période équivalant à une mandature communale (6 ans). Les projets en cours de réalisation qui contribuent à la mise en œuvre des ambitions sont également à privilégier ;
E) Établir une grille de lecture des projets d’urbanisme (tous types de demandeurs confondus) avec des critères aptes à promouvoir les projets respectueux des usagers et de l’environnement, bénéfiques à tou·te·s. Ces critères, qui s’inscrivent pleinement dans la lutte contre les inégalités environnementales, relèvent des catégories suivantes :
- Santé (exemples de critères : exposition au bruit, aux polluants, aux îlots de chaleur, accès à la nature, etc.) ;
- Justice sociale (exemple de critère : la localisation du projet permet-elle à un·e usager·ère de se passer de voiture individuelle ?) ;
- Sécurité des usager·ères·s vulnérables ;
- Respect des genres ;
- Préservation de la biodiversité et des services écosystémiques ;
- Maintien et réutilisation du bâti existant ;
- Accessibilité aux PMR et aux PBS (personnes à besoin spécifique).
Développer le confort et l’inclusion dans l’espace public.
Nous demandons notamment que :
A) Définir les qualités minimales et recommandées des cheminements piéton·ne·s : ils doivent être évidents, sans détours, libres d’obstacles et correctement éclairés ;
B) Intégrer des zones de repos à intervalle régulier (mobilier urbain et conception des espaces en conséquence) ;
C) Prévoir des accessoires complémentaires dans les lieux de grande fréquentation : toilettes publiques, points d’eau potable, prises électriques, etc. ;
D) Intégrer les éléments de sécurité dans la conception d’ensemble de l’espace public.
Rendre l’espace public aux piéton·ne·s, aux modes de transports actifs et aux infrastructures vertes
Le stationnement individuel est consommateur d’espace, tant public que privé. Un emplacement de stationnement « voiture » nécessite environ 25 m² au sol et engendre un coût important tant à la construction qu’à l’entretien.
A) Limiter à 50 % de l’espace public l’emprise des véhicules motorisés, zones de stationnement comprises.
B) Limiter les dimensions des zones de circulation minéralisées, zones dévolues aux modes actifs inclues, à ce qui est nécessaire. Au-delà, si un espace supplémentaire est disponible, il est consacré à la végétation, aux fonctions d’usage et aux modes actifs.
C) Favoriser la création de voiries partagées, couplées à une réduction de la vitesse de circulation automobile, et lorsque des voiries partagées ne sont envisageables, imposer une largeur minimale de 2 m pour la voie piétonne, combinée à une largeur minimale de la voirie dévolue aux autres modes actifs.
D) Favoriser la flexibilité et la convertibilité des espaces de stationnement vers d’autres usages (systèmes de marquages réversibles, éviter les bordures qui imposent des travaux d’infrastructure lourds en cas de diminution du nombre d’emplacements, etc.).
Agir sur la mobilité
L’étalement urbain contribue à augmenter le trafic, en allongeant les distances et en éparpillant les destinations. Or, la mobilité est à la croisée de deux défis : coût énergétique d’une part et dégâts climatiques d’autre part. Agir sur l’aménagement du territoire a un effet sur la mobilité. Et vice-versa. Il est urgent de travailler sur les deux aspects simultanément.
A) Renoncer à tout accroissement du réseau routier.
B) Soutenir le développement de la mobilité intermodale et améliorer le maillage des solutions de mobilité partagée (automobile, vélo, vélo-cargo, etc.)
C) Créer un maillage cyclo-pédestre efficace
D) Prendre en compte de manière beaucoup plus forte l’accessibilité bas carbone/basse énergie lors de la délivrance des permis d’urbanisme pour les logements et toute activité génératrice de déplacements élevés, mais aussi en conditionnant tout développement urbanistique à une accessibilité bas carbone/basse énergie préalable.
Nous demandons donc que soit adoptées les mesures suivantes :
- Insérer des critères stricts de mobilité durable dans les possibilités de refuser ou conditionner un permis ;
- Articuler les politiques du transport en commun et du développement territorial en vue d’une urbanisation efficiente aux abords des nœuds de transport. Adapter les itinéraires et les correspondances en fonction des quartiers urbanisés ;
- Développer un réseau cyclable inter-centralités complémentaire au réseau TC.
E) Pour les projets destinés à un grand nombre d’usagers (lieux de travail, écoles, centres culturels, sportifs, grandes surfaces, etc.), imposer un nombre minimum de places de stationnement vélos, de douches, et de tout équipement utile pour encourager un shift modal.
F) Dispenser de permis la construction d’abri-vélo couvert (de la même façon que la construction de carport est dispensée de permis