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4.1 Une politique urbanistique qui maintient les sols naturels     

A travers « no nature, no future », son manifeste pour la nature comme solution climatique cosigné avec Natagora et le WWF, Canopea expose les solutions apportées par la nature et la manière de les encourager.

Il est fondamental de rendre à la nature et aux sols leurs fonctions régulatrices, en ville comme à la campagne, pour nous aider à nous adapter aux évènements climatiques appelés à se succéder. La nature offre des solutions permettant de réduire l’impact des inondations et des sécheresses grâce à une absorption et un stockage naturel de l’eau. Protéger, gérer durablement et restaurer les écosystèmes naturels assureront une réponse efficace et adaptative aux défis climatiques, tout en garantissant une sécurité alimentaire, en créant des emplois et en nous protégeant contre les catastrophes naturelles. Les bénéfices profiteront simultanément au bien-être humain et à la biodiversité.

L’échelon communal est décisif. Plusieurs des mesures proposées dans le Manifeste « No Nature, No Future » s’adressent aux autorités régionales pour qu’elles organisent un cadre juridique à même de laisser la nature nous aider.

Pour mettre en œuvre de manière concrète les orientations régionales en matière de freinage de l’étalement urbain, il est indispensable pour les communes de se doter d’une grille de lecture des projets d’urbanisme, des demandes de permis d’urbanisation, de permis uniques et des projets d’implantations commerciales.

Avec une expérience collective de plus de quarante ans, nos associations et nos chargé·e·s de mission ont identifié plusieurs paramètres systématiquement sous-estimés ou abordés de manière lacunaire dans les rapports et les études d’incidences sur l’environnement. Ces paramètres manquants ont été regroupés en huit balises.

Ces huit balises applicables à tout projet d’urbanisme sont :

  • l’accessibilité piétonne et en transports en commun ;
  • l’accessibilité aux cyclistes et aux PMR ;
  • le respect de l’échelle humaine;
  • l’intégration avec le paysage bâti et non bâti déjà présent ;
  • le réemploi des matériaux et la restauration des bâtiments ;
  • le respect des aménités existantes ;
  • l’identification et le maintien des activités économiques existantes quel que soit le nouveau projet qui s’implante ;
  • la préservation de la végétation et des espaces verts déjà existants ainsi que le maintien des continuités entre espaces naturels.

Notamment, les autorités communales peuvent utiliser la grille de lecture des huit balises pour entreprendre dès à présent :

  • de revoir les critères d’exonération de permis;
  • de refuser systématiquement les dérogations ayant pour but d’urbaniser en zone non urbanisable du plan de secteur ;
  • de privilégier, pour toute demande d’urbanisation, l’infiltration des eaux dans le sol ;
  • de généraliser l’obligation de laisser non imperméabilisé un fort pourcentage de la parcelle visée par une demande de permis ;
  • d’étendre l’obligation de demander l’avis de l’organisme d’assainissement à tous les permis (urbanisme, urbanisation et constructions groupées) ;
  • de rendre contraignants les avis de la cellule GISER (Gestion Intégrée Sol – Érosion – Ruissellement) et du gestionnaire des cours d’eau ;
  • d’interdire la construction et l’imperméabilisation des sols en zone inondable, à la source des cours d’eau, en zone humide et en zone d’épanchement des cours d’eau ;
  • de s’emparer de la notion nouvelle d’ « infrastructures vertes» pour réaménager des espaces publics plus résilients, moins imperméables, offrant des îlots de fraîcheur supplémentaires plutôt que des îlots de chaleur ;
  • dans le cadre du Schéma de développement communal :
    • les terres agricoles sont identifiées, cartographiées et exclues des zones encore à artificialiser ;
    • les forêts, les espaces verts et naturels sont identifiés, cartographiés et exclus des zones encore à artificialiser ;
  • dans le Guide Communal d’Urbanisme :
    • autoriser et encourager les plantations d’espèces indigènes sur les espaces privatifs à front de voirie, pour les bâtiments en recul, qu’il s’agisse de lieux publics, de services, de commerces, d’habitations privées, etc.
    • autoriser et encourager le débordement des frondaisons des jardins privés sur l’espace public, ce qui n’exclut pas un entretien minimal des plantes grimpantes, arbres et arbustes.
    • établir des règles claires pour éviter la taille drastique des arbres présents dans l’espace public.