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2.8 Faciliter l’accès à la nature et à des espaces verts de qualité pour tous

La pandémie de la Covid a montré à quel point l’accès à la nature et aux espaces verts de proximité étaient essentiels pour la cohésion sociale, le bien-être physique et mental, le droit au repos et aux loisirs. Or nous vivons de plus en plus loin de la nature et des espaces verts. Selon une récente étude, cette distance aurait augmenté de 7 % depuis les années 2000. Au niveau mondial, la distance moyenne entre notre lieu d’habitation et un espace vert est de 9,7 km. En France cette distance est de 16 km et en Allemagne de 22 km. Aucune donnée ne semble exister pour la Wallonie. Cette augmentation résulterait notamment de la destruction des derniers espaces naturels et de l’augmentation de la population dans les villes. Alors qu’on sait que la proximité de la nature des lieux de vie est un aspect essentiel pour le bien-être physique et mental.

Un meilleur accès à la nature et une appropriation des espaces verts par les citoyens est également une question d’égalité et de justice sociale, en particulier dans les milieux urbains. Cet aspect a été mis en avant dans un rapport du Service de lutte contre la pauvreté. Il est notamment précisé que dans un quart des plus grandes communes de Belgique, 50 % de la population n’a pas accès à au moins 5 ha d’espace vert urbain à moins de 200 m de son habitation.

Ce sont les personnes en situation de pauvreté qui ont le moins accès à la nature, que ce soit à travers la diminution en superficie des espaces verts et leur répartition inégale sur le territoire, ou à travers la mobilité et la difficile accessibilité spatiale des sites les plus emblématiques, ainsi que le coût, voire le sentiment d’exclusion ou de rejet qui empêche la participation aux activités dédiées à la nature. Ce sont autant de barrières qui empêchent une partie de notre société d’avoir un accès (dans tous les sens du terme) à la nature et aux espaces verts de qualité.

a) Dans les zones urbaines, veiller à préserver, maintenir ou créer des espaces verts ainsi qu’en assurer leur connectivité de manière égale sur l’ensemble du territoire, et prioritairement dans les quartiers qui en sont dépourvus, ainsi qu’à proximité immédiate des logements sociaux et des établissements scolaires à indice socio-économiques faibles. En particulier, prioriser la création de grandes réserves naturelles accessibles au public à proximité immédiate des villes wallonnes (voir les exemples en Flandre, comme Bourgoyen, Ossemeer, Nekkerspoel, etc. ou les bois du Sart-Tilman à Liège).

b) Evaluer la répartition des espaces naturels et espaces verts sur le territoire wallon, et leur proximité des zones d’habitats.

c) Favoriser la place de la biodiversité au sein de ses espaces verts (gestion différenciée, aménagements nature, zones non-gérées, etc.)

d) Favoriser la place de la biodiversité au sein du bâti, et notamment au sein des logements sociaux.

e) Développer des infrastructures d’accueil dans certains sites naturels, tout en veillant à préserver les objectifs de conservation propre au site et de quiétude de la faune locale, en collaboration avec les asbl régionales ou locales naturalistes et d’éducation à l’environnement.

f) En faciliter l’accès par la diffusion de l’information le plus largement possible, ainsi que par l’offre en transports publics : développer une offre suffisante en transports publics pour améliorer l’accès aux sites naturels qui disposent d’infrastructures d’accueil du public, comme les parcs nationaux, les forêts publiques, les parcs naturels, l’Aquascope de Virelles, Domaine de Berinzenne, etc., et à coût raisonnable (ou à tarif réduit en fonction des revenus).

g) Inclure un indicateur qui évalue la qualité du paysage sonore dans les critères des Parcs Nationaux.

h) Développer et augmenter le nombre de projets d’éducation à la nature vers tous les publics, et en particulier vers ceux habituellement peu touchés par ces aspects.

i) Mettre à disposition un budget pour poursuivre les actions des Parc Nationaux après 2026. Ces budgets doivent être délivrés sur base de certaines conditions : mise en place de projets de protection et de restauration de sites au sein des parcs ainsi que de la mise en place de zones en libre évolution et de restauration de processus naturels. Deux nouveaux parcs nationaux doivent aussi être désignés.

La privatisation de plus en plus importante de la nature est source de conflits en particulier dans les zones rurales.

ACTION

A. Création d’une plateforme en ligne reprenant tous les sentiers et chemins accessibles sur l’ensemble de la Wallonie avec information des jours de fermeture pour la chasse (incluant une mise à jour de l’atlas)