L’état des lieux édifiant succinctement décrit dans l’introduction de ce mémorandum démontre bien que la protection de la biodiversité ne s’arrête pas seulement à la création de réserves naturelles ou à la protection particulière des espèces et des habitats les plus rares. Les aires protégées, bien qu’étant un pilier essentiel de la conservation de la nature, ne suffiront pas à inverser la tendance. La problématique est bien plus profonde et systémique et nécessite une approche intégrée. C’est donc tous les secteurs et tous les niveaux de pouvoirs qui doivent être impliqués afin de cesser les
pressions multiples que nous exerçons sur la nature.
A cet égard, la Wallonie doit aligner ses politiques sur les engagements internationaux de la Belgique en faveur de la biodiversité, tels qu’exprimés par l’adoption de l’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité, en rejoignant la « High Ambition Coalition for Nature and People », le « Leader’s Pledge for Nature ou encore le « Amsterdam Declarations Partnership » en ce qui concerne la déforestation.
ACTIONS
A. Réaliser une évaluation du respect de nos engagements antérieurs, avec identification des raisons des échecs et des succès, ainsi que des recommandations. Absolue nécessité de revoir les plans et programmes pertinents en vue de respecter au plus vite nos obligations européennes (Directive Cadre sur l’Eau, Pesticides, Nitrates, etc.).
B. Réaliser une analyse, identifier et réduire les subventions et subsides qui ont un impact délétère sur la biodiversité. Une partie de ces financements pourraient être réalloués au Fonds Nature.
C. Encourager les entreprises et les organismes financiers à réaliser une évaluation, un suivi et la transparence de leurs risques, leurs dépendances et leurs impacts sur la biodiversité à travers leurs opérations, leurs chaînes d’approvisionnement et de valeur et leurs portefeuilles.
D. Accompagner les entreprises dans une démarche d’intégration de la biodiversité.
E. Intégrer un volet relatif à la protection de la nature avec une approche territoriale dans les Plans Stratégiques Transversaux des communes, avec un inventaire exhaustif, un diagnostic biodiversité (qui implique la participation locale) et un plan stratégique biodiversité. Créer la fonction de conseiller·ère Biodiversité, qui viendra en support de l’éco-conseiller·ère afin de coordonner et mener à bien cette mission.
F. Communication et formations ciblées pour divers secteurs professionnels, administrations, pouvoirs publics, etc. qui ont un impact plus ou moins direct sur la biodiversité.
G. Soutenir et renforcer la position belge sur les réglementations visant à réduire l’empreinte de la consommation belge et européenne sur la biodiversité (notamment en ce qui concerne les traités de libre commerce).