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2.11 Favoriser des pratiques de chasse mieux adaptées aux attentes de notre société

Au vu des enjeux environnementaux et climatiques qui se dressent devant nous, il devient fondamental et urgent de prendre des mesures drastiques pour développer des pratiques cynégétiques qui répondent aux défis du 21ème siècle.

Certaines dérives de la chasse, telles que le relâcher de petit gibier de tir ou le nourrissage artificiel du grand gibier, en plus d’être éthiquement problématique, sont dommageables à l’ensemble de la biodiversité et à la résistance et la résilience des forêts au changement climatique. Aujourd’hui, si certain·e·s chasseur·euse·s s’engagent résolument dans des pratiques

de chasse plus durables et respectueuses de la nature, leur pouvoir d’influence auprès des décideur·euse·s reste marginal face aux représentant·e·s d’un modèle plus « commercial ».

Une réforme radicale des pratiques cynégétiques et du cadre légal sont indispensables pour favoriser l’émergence d’une chasse en phase avec l’évolution des mentalités et qui joue pleinement son rôle sociétal. Ce rôle doit s’intégrer dans la gestion durable et multifonctionnelle des forêts, ainsi que dans la restauration des habitats pour la petite faune des plaines, en partenariat avec les environnementalistes.

ACTIONS

A.Revoir en profondeur la Loi sur la chasse afin de l’adapter à l’évolution de notre société.

B. Définir des plans de gestion ambitieux pour toutes les espèces de gibier.

C. Prévoir des objectifs de réduction des populations de sangliers afin de les ramener à leur niveau d’équilibre en fonction du milieu d’accueil. En parallèle, l’évolution des pratiques sylvicoles plus proche de la nature permettront aussi de rendre le milieu plus accueillant.

D. Interdire le nourrissage artificiel, dissuasif et supplétif, du grand gibier y compris des plantations nourricières (maïs) en périphérie des bois

E. Prévoir des pénalités fortes en cas de non-réalisation des objectifs des plans de tir.

F. Prévoir l’intervention du DNF en cas de non-atteinte des objectifs des plans de tir.

G. Interdire la chasse des espèces encore dites « nuisibles » qui assurent pourtant des rôles positifs au niveau des écosystèmes (renards et mustélidés), sauf dans le cadre de plans de gestion qui prévoient la restauration de populations de petit gibier menacé.

H. Promouvoir les modes de chasse plus efficaces et qui n’excluent pas les autres usager·ère·s de la forêt, comme la traque-affût, pour interdire à terme la battue à cor et à cri là où c’est possible et au minimum les dimanches et jours fériés.

I. Organiser, en forêt publique, et si possible, la chasse en régie plutôt que par des baux de chasse. Le cas échéant, réduire la durée des baux de chasse ainsi que supprimer le droit de préemption.

J. Étendre l’indemnisation des dégâts de gibier à la détérioration de la biodiversité.

K. Interdire tout lâcher de gibier si ce n’est pour des projets de repeuplement encadrés scientifiquement et encourager une restauration de l’habitat.

L. Pour le grand gibier, décaler la période de chasse en battue de novembre à janvier (au lieu d’octobre à décembre). Non seulement on évite la période de cueillette des champignons, mais on favorise de meilleures possibilités de tirs, décembre et janvier étant des périodes plus idéales pour atteindre les quotas des plans de tir.

M. Développer et promouvoir l’organisation de formations pour la gestion des espèces et des territoires de chasse, sur les modes de chasse tels que la traque-affût, et proposer un encadrement individuel via la création de postes de conseillers chasse.