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1.1 Mettre en place une véritable politique de transition vers une société décarbonée en Wallonie

A. Mettre en œuvre le PACE 2030, en suivant annuellement les trajectoires d’émissions sectorielles et en prenant des mesures correctrices si nécessaire pour garantir l’atteinte des objectifs (réduction de plus de 55 % de GES en 2030, en visant 65% de réduction1) et aller vers la neutralité climatique d’ici 2040. Certains principes sont centraux dans cette mise en œuvre : 

  • les mesures à prendre concernent tous les secteurs (voir les autres chapitres de ce mémorandum pour les mesures sectorielles) et impliquent l’ensemble du gouvernement wallon ;
  • les technologies décarbonées et la sobriété vont de pair pour diminuer les émissions à un rythme soutenu ;
  • les mesures mises en place doivent viser une transition socialement juste : cela signifie que les activités émettrices vitales (ex. chauffer son logement) sont l’objet de politiques qui permettent à toutes et tous de continuer à assurer leurs besoins vitaux tout en réduisant leurs émissions. Les activités émettrices facultatives ou futiles (ex. chauffer une terrasse extérieure) sont plus directement soumises à limitation ou interdiction.

B. Définir des budgets d’émissions sectoriels, avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2040, comme recommandé pour tous les pays développés par le Secrétaire général des Nations unies, et une réduction d’au moins 95 % des émissions directes de GES en Wallonie en 2040 par rapport à 1990. Un objectif intermédiaire cohérent devra être défini pour 2035.

C. Élaborer et adopter un PACE 2040 au plus tard en 2028, conformément à l’Accord de Paris. Ce nouveau plan contiendra des mesures qui réduisent de plus de 95 % les émissions de GES wallonnes et rapprochent la Wallonie de la neutralité climatique.

D. Dans un souci de cohérence, abandonner sans délai les politiques qui aggravent la crise climatique, notamment celles qui prolongent la dépendance structurelle aux énergies fossiles :

  • mettre un terme au processus d’étalement urbain, et au développement d’infrastructures routières et aéroportuaires (aéroports de Liège et Charleroi, en particulier) ;
  • ne plus mettre en vente ou installer de nouvelles chaudières à mazout (industrie et logement) et prévoir un phasing-out progressif pour les chaudières au gaz naturel.
  • Supprimer progressivement toutes les subventions et tous les crédits d’impôt en faveur des combustibles fossiles

E. Doter la Wallonie des ressources humaines nécessaires à la transition vers une société décarbonée, tant au sein des pouvoirs publics que des filières d’emploi privé :

  • renforcer urgemment les équipes de l’AWAC qui travaillent sur les mesures climatiques ;
  • former de manière transversale les agents des différentes directions de l’Administration wallonne aux enjeux climatiques et aux nouvelles pratiques durables.
Légende : Pour 2050, la Wallonie a un objectif légal de réduction d’au moins 95% de ses émissions directes de gaz à effet de serre par rapport à 1990. L’objectif du Gouvernement wallon pour 2030 est une réduction d’au moins 55% des émissions. Pour mettre ces efforts en ligne avec une contribution équitable à l’effort mondial pour limiter le réchauffement à 1,5°C, le Secrétaire général des Nations unies demande à tous les pays développés de viser la neutralité climatique en 2040. En cohérence, Canopea recommande au Gouvernement de viser une réduction d’au moins 95% des émissions de gaz à effet de serre en 2040, tel que représenté ci-dessus. En 2020, la Wallonie avait réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 39% par rapport à 1990. Les émissions directes concernent tous les rejets anthropiques de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, à partir de sources situées sur le territoire de la Région. Les émissions nettes sont les émissions directes moins les absorptions anthropiques de gaz à effet de serre. Si les émissions nettes sont nulles, on parle de neutralité climatique. Graphe : Canopea. Données historiques : AWAC
  1. 65% de réductions de GES en 2030 constitue un niveau minimal cohérent avec les études sur la part équitable de la Belgique et de l’Europe dans le budget d’émissions mondial restant pour limiter le réchauffement à 1,5°C, sur base du principe de répartition le moins contraignant pour nos pays (« grandfathering ») :

    • Rogelj, J., Grantham Institute Science Brief : 'Belgium's national emission pathway in the context of the global remaining carbon budget', mars 2023.

    • Fekete, H. et Höhne, N., New Climate Institute, 'What is a fair emissions budget for Belgium', mars 2023.