A. Mettre en œuvre le PACE 2030, en suivant annuellement les trajectoires d’émissions sectorielles et en prenant des mesures correctrices si nécessaire pour garantir l’atteinte des objectifs (réduction de plus de 55 % de GES en 2030, en visant 65% de réduction1) et aller vers la neutralité climatique d’ici 2040. Certains principes sont centraux dans cette mise en œuvre :
- les mesures à prendre concernent tous les secteurs (voir les autres chapitres de ce mémorandum pour les mesures sectorielles) et impliquent l’ensemble du gouvernement wallon ;
- les technologies décarbonées et la sobriété vont de pair pour diminuer les émissions à un rythme soutenu ;
- les mesures mises en place doivent viser une transition socialement juste : cela signifie que les activités émettrices vitales (ex. chauffer son logement) sont l’objet de politiques qui permettent à toutes et tous de continuer à assurer leurs besoins vitaux tout en réduisant leurs émissions. Les activités émettrices facultatives ou futiles (ex. chauffer une terrasse extérieure) sont plus directement soumises à limitation ou interdiction.
B. Définir des budgets d’émissions sectoriels, avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2040, comme recommandé pour tous les pays développés par le Secrétaire général des Nations unies, et une réduction d’au moins 95 % des émissions directes de GES en Wallonie en 2040 par rapport à 1990. Un objectif intermédiaire cohérent devra être défini pour 2035.
C. Élaborer et adopter un PACE 2040 au plus tard en 2028, conformément à l’Accord de Paris. Ce nouveau plan contiendra des mesures qui réduisent de plus de 95 % les émissions de GES wallonnes et rapprochent la Wallonie de la neutralité climatique.
D. Dans un souci de cohérence, abandonner sans délai les politiques qui aggravent la crise climatique, notamment celles qui prolongent la dépendance structurelle aux énergies fossiles :
- mettre un terme au processus d’étalement urbain, et au développement d’infrastructures routières et aéroportuaires (aéroports de Liège et Charleroi, en particulier) ;
- ne plus mettre en vente ou installer de nouvelles chaudières à mazout (industrie et logement) et prévoir un phasing-out progressif pour les chaudières au gaz naturel.
- Supprimer progressivement toutes les subventions et tous les crédits d’impôt en faveur des combustibles fossiles
E. Doter la Wallonie des ressources humaines nécessaires à la transition vers une société décarbonée, tant au sein des pouvoirs publics que des filières d’emploi privé :
- renforcer urgemment les équipes de l’AWAC qui travaillent sur les mesures climatiques ;
- former de manière transversale les agents des différentes directions de l’Administration wallonne aux enjeux climatiques et aux nouvelles pratiques durables.
- 65% de réductions de GES en 2030 constitue un niveau minimal cohérent avec les études sur la part équitable de la Belgique et de l’Europe dans le budget d’émissions mondial restant pour limiter le réchauffement à 1,5°C, sur base du principe de répartition le moins contraignant pour nos pays (« grandfathering ») :
